Petite
histoire de la miniature
Savez vous que la miniature existe depuis des siècles? Si on a effectivement
retrouvé des miniatures jusque dans les tombeaux des rois en Egypte, les
premières vraies "maisons de poupées" apparaissent en Allemagne au
16°et surtout au 17° siècle, où elles deviennent l'objet d'enseignement des
"arts ménagers" pour les jeunes filles de bonne famille. Mais
c'étaient aussi des pièces précieuses, soigneusement réalisées par des artisans
compétents jusque dans les moindres détails!
En hollande on retrouvait également cette tradition, mais plutôt sous forme de
"cabinets", c'est-à-dire de meubles-vitrines aménagés en maisons par
des dames fortunées qui en faisaient leur hobby.
En Angleterre, les premières maisons sont connues depuis le début du 18°.
Les anglo-saxons se sont passionnés pour ce hobby au fil des siècles et les
"maisons de poupées" deviennent partie intégrante de leur culture.
Depuis l'époque Victorienne, la production s'est amplifiées de manière à ce
qu'on retrouve des maisons de poupées dans de très nombreuses maisons.
C'est à cette époque qu'on a aussi commencé à les considérer comme des jouets.
On dit qu'aux Etats-Unis il y a actuellement plus de collectionneurs de
"dollhouses" que de collectionneurs de timbres!
Les musées dans ces pays sont les témoins fascinants de leur histoire, de leur
architecture et de leur culture.
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D'ailleurs, comme nous le dit si bien l'auteur belge Pierre Mertens dans les
lignes qui suivent,
le "complexe de Gulliver" n'est-il pas un "complexe" à
nourrir et à chérir?
" Et puis : cette obsession d'un lieu géométrique aux dimensions étroites,
où tout se résumerait, où tout serait censé se passer...
J'ai toujours été fasciné par les modèles, les maquettes, les plans
d'architecte et les têtes réduites.
Ce pari de l'extrême miniaturisation. Je ne comprends rien tant que ces fous
qui reconstituent Chambord, Sainte-Sophie, la tour hélicoïdale de Samra, le Taj
Mahal, à Agra, au moyen de frêles allumettes...
Ce qui n'est pas réductible à une échelle appréciable n'est positivement rien.
La boule de verre où, une fois qu'elle est renversée, une neige de paillettes
de cire ensevelit la tour Eiffel et l'Arc de Triomphe, confère à n'importe quel
enfant une autorité sur le monde dont il fera bien de ne jamais douter : faute
de s'en souvenir, plus tard, il se verra tout pouvoir retiré, et c'est
l'affreuse logique de la vie même...
Gloire à ceux qui nourriront toujours le complexe de Gulliver !"
Pierre Mertens, Perdre ( Fayard, 1984 )